La saison de Noël, dans ma life, c’est vraiment un truc essentiel, et joyeux. Or, j’entends tout autour de moi, depuis toujours, un truc qui me dépassait avant que je ne me penche sur la question : « Rho putain, fais chier, c’est bientôt Noël ».
Les bras m’en tombent.
Comment on peut dire un truc pareil? Et surtout, vu le ton de l’affirmation, c’est du ressenti, donc comment on peut ressentir un truc pareil? Bien entendu, si toute votre famille est décédée, ou pire encore, toute votre famille sont des Cons, ok, là, je peux comprendre.Mais en partant du postulat global de : le commun des mortels a une famille relativement décente, sans tueur en série notoire ni pédophile, que peut-être dans ladite famille il y a des enfants, et que peut-être vous allez peu/pas travailler pendant cette période.
J’ai donc décidé de mener l’enquête, et étudier les différences entre mon expérience de Noël, qui est un moment privilégié, une parenthèse de joie, et l’expérience des gens qui disent Rho putain fais chier c’est bientôt Noël.
J’ai remarqué dès le démarrage de mon enquête que les Rho putain fais chier c’est bientôt Noël (que nous allons appeler les RPFCCBN, pour les besoins narratifs de cet article), dans l’ensemble, sont Français. Ceux qui vivent leur meilleure vie en décembre, dans l’ensemble, sont Anglo-Saxons (c’est-à-dire, pour les gens qui ne suivent pas, au fond, je vous vois – des Américains, Britanniques, etc, mais aussi des Allemands, etc).
Alors, nous noterons dans un premier temps une forte corrélation entre le taux de râlitude globale, et l’absence de joie à Noël. Les Français, admettez que vous êtes des râleurs de compétition, et pas juste en fin d’année. Vous partez donc avec un sérieux handicap pour ce qui est de l’appréciation du moment présent (mais vous avez le camembert et l’élégance, ça compense un peu).
Mais finalement, ce qui ressort de mon étude, c’est principalement l’absence de Christmas Spirit. En effet, le Français moyen passe tout décembre à stresser, être assis dans sa voiture tous les soirs dans des embouteillages dans des zones industrielles peu réjouissantes, à dépenser une fortune en objets et victuailles plus ou moins faciles à dégotter (coucou la grippe aviaire), pour arriver en total burnout, au frein à main, le 24 décembre au soir, et le 25 au plus tard c’est torché on n’en parle plus, on remet ça l’an prochain putain fais chier. On additionne 23 jours (au moins) de stress intense, de dépenses astronomiques, et tout ça pour un ou deux jours de plaisir, qu’on est finalement trop épuisé pour réussir à apprécier (sans même prendre en compte les oncles facho et les tantes alcooliques qui veulent savoir pourquoi vous n’êtes toujours pas marié.es/divorcé.e.s/enceinte/en train de changer de boulot/déménager/insérer la mention chiante de votre choix).
Mais dans les cultures anglo-saxonnes, Noël, ce n’est pas 1,5 jours, c’est au moins un mois. Et pendant ce mois, on décore, on chante, on partage. Selon les cultures, cela peut vouloir dire beaucoup beaucoup de Office Parties où on vomit du vin de basse qualité dans le placard à fournitures de bureau vers 1h du matin, ou alors des heures passées à essayer de fabriquer les saloperies d’étoiles en papier qui avaient l’air si simples sur Pinterest, ou aller beaucoup plus souvent que d’habitude à la messe (oui, j’ai pas dit que c’était forcément fun, hein). Ça peut aussi être passer du temps en famille, à écouter Mariah Carey (ou pas), traîner en pyjama en lisant des livres et en mangeant des chocolats, faire des repas aux chandelles, aller sur les marchés de Noël, BOIRE DU VIN CHAUD, bref, ce que vous aimez faire avec les gens que vous aimez.
Et ça, c’est quand même pas RPFCCBN, putain.
Racontez-moi, les gens, ce que vous en pensez. Noël, c’est chouette ou c’est RPFCCBN, chez vous? Vous avez des oncles facho? Des traditions spécifiques?