F., 34 ans,…

…. traductrice free-lance, est ce qu’on appelle une personnalité hors du commun. Très grande, très mince, aux cheveux très courts, elle est gracieuse, enthousiaste, bavarde, éprise de culture, d’écologie et d’équité. Cette jolie brune m’a reçue dans son appartement lumineux et à la décoration atypique et pleine de charme, pour me raconter comment elle est arrivée à Compiègne, et sa vision de la ville.

La bande-son

* in my mind today A mother’s confession- Amanda Palmer. C’est une chanson assez longue, qui parle de l’état d’esprit très particulier d’une mère face à la responsabilité d’un enfant. Elle m’a fait penser à une conversation récente avec une amie qui a un tout petit bébé et qui culpabilisait après un petit incident.
* in my heart always Les enfants de Göttingen – Barbara. Je viens d’une région où la relation franco-allemande est très présente, donc cette très belle chanson me parle tout particulièrement.

 

How? Je suis arrivée à Compiègne durant l’été 2014, car mon compagnon, enseignant, a été muté dans un établissement dans la région de Clermont de l’Oise. Je viens de Metz, et j’ai vécu à Paris et à Mulhouse, donc nous ne connaissions pas du tout la région. Nous avons donc fait des recherches, et choisi Compiègne pour le fait que la gare nous permettait de rejoindre Paris facilement, et la ville paraissait jolie.

 

Ayes Ce que j’aime à Compiègne, c’est la proximité de la nature, de la forêt, on a accès très facilement à de beaux espaces naturels, au parc du château par exemple.  La proximité avec Paris, et les trains réguliers, font partie des atouts de cette ville. Et enfin, je trouve la ville jolie, l’architecture y est intéressante, il y a beaucoup de belles choses à regarder. Et puis la vue des fenêtres de mon appartement, surtout le fait que je peux voir le soleil se lever dans les pièces devant, et se coucher depuis celles de derrière.

 

Nays Ce qui m’a le plus choquée à Compiègne, c’est l’absence totale de volonté piétonnière dans le centre-ville. Il y a beaucoup de voitures, parfois il n’y a même pas de trottoir, ce n’est pas du tout un centre-ville orienté vers les piétons. Et je ne suis ni handicapée, ni à essayer de naviguer une poussette, donc je ne me plains pas!
J’ai été également déçue de voir que malgré ce que j’avais vu sur internet lors de mes recherches préalables, il n’y a plus de cinéma en centre-ville. J’aime vivre à pied en ville, et je n’ai aucune envie de prendre ma voiture pour aller au cinéma dans une zone industrielle, ni pour bouffer avec une vue sur un parking ou un rond-point.
Le choix de la ville de promouvoir plus l’aspect sportif de la ville que le côté culturel me convient moins, à titre personnel. La première année, je ne voyais et n’entendais que les manifestations sportives très bruyantes de mon quartier, car je vis entre deux stades. Par la suite, j’ai découvert les évènements de l’Atelier Créatif, et certains autres évènements, qui ont permis de combler mes besoins de créativité, de l’aspect local.
Le manque de dynamisme de la ville m’a interpellée aussi. Le centre-ville est plein de boutiques fermées, il n’y a que des enseignes « commerciales », peu de petites boutiques indépendantes, et surtout, c’est la  première fois de ma vie que je vis dans une ville dans laquelle il n’y a qu’UNE SEULE LIBRAIRIE, et pas de librairie spécialisée en BDs, ou en livres d’occasion.

 

Places to be Mon top 3 perso, mes endroits préférés à Compiègne

* Le Parc Impérial, c’est à 5 minutes de chez moi, le parc est très beau et avec plein de petits coins différents, on y voit des lapins, des oiseaux, parfois même des renards, et on peut y faire de jolies balades. J’aime beaucoup l’art statuaire, et les statues sont belles.
* La Librairie des Signes. La nouvelle proprio et son équipe sont top, on peut s’y poser dans des fauteuils confortables pour bouquiner, avant de choisir ce qu’on a envie d’acheter, la propriétaire me donne plein de conseils sur les ouvrages BD à découvrir, on s’y sent bien.
* Chez Célestine, rue des Boucheries. Quand on est arrivés, c’était le seul restau où on avait une option végétarienne en ville.  Véronique est adorable, elle discute facilement avec les clients, elle prête ses magazines Flow, tout est de super bonne qualité et sans prétention.

 

Quote « Le plus souvent, rien dans notre situation ne nous empêche de profiter d’un bon verre de vin et d’un coucher de soleil. Il suffit de le décider plus souvent, ici et maintenant.  »

 


Cette citation, que j’ai notée dans mon carnet, me parle tout particulièrement, car il n’a pas été facile de me faire une place en arrivant à Compiègne, et en 2016, j’ai eu un passage à vide, je me suis trouvée vachement amère, j’étais isolée, je travaille seule, à la maison, mes amis d’avant ne venaient pas me rendre visite, j’étais aigrie. Et puis je me suis souvenue d’un conseil que j’avais donné à une amie qui vivait à peu près la même chose il y a des années.  Je me suis dit « clairement, tu n’es pas heureuse ici, donc fais quelque chose, va quelque part, rencontre des gens ».  Il n’y a que moi qui m’empêche d’avancer. Donc je me suis inscrite à la chorale, puis j’ai trouvé un groupe de tricot.  J’ai rencontré des gens, et petit à petit, les choses sont allées mieux. Avant ça, je n’avais pas l’impression qu’il y avait des gens comme moi à Compiègne, je n’avais pas de réseau.

 

How long?

I think Je n’ai aucune idée de combien de temps on restera à Compiègne, car cela dépend du système de mutation très compliqué de mon compagnon, un vrai casse-tête!
I wish Je souhaite rester encore 2 ou 3 ans, peut-être? Et puis, en fait, je suis beaucoup moins impatiente de partir depuis que je suis plus à l’aise dans la ville, que j’ai mes petits points de chute; mes rendez-vous hebdomadaires à la chorale et au tricot. Et puis il nous reste encore des tas de beaux endroits à visiter dans la région!

 

 

 

 

2 Replies to “F., 34 ans,…”

  1. Bravo Cat, j’adore !! <3

    1. Merciiiiiiiiiii

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