Les couches lavables, mythes et ma réalité

Quand on parle couche lavable, pour les non-initiés, on pense tout de suite truc rétrograde qu’il faut laver à la main (au lavoir, après avoir affronté les loups sur le chemin, et cassé la glace en surface de l’eau), avec les énormes épingles à nourrice, et on s’imagine des montagnes de linge en plus, et des fils à linge sans fin. Alors oui, on a une montagne de linge en plus, mais ça, c’est parce qu’en principe, quand on part dans le monde des couches lavables, c’est qu’on a un bébé à mettre dedans. Et un bébé, ça génère du linge de façon exponentielle, couches lavables ou non.

Lorsque j’ai eu mon premier nain, la fibre écolo déjà bien ancrée, l’idée des couches lavables m’avait tentée, mais ne connaissant personne qui l’avait fait à notre époque, je n’avais pas osé sauter le pas. Donc en bonne mère débutante mais investie, j’ai acheté ce que je pensais être le meilleur pour mon bébé, des Pamprouts, des lingettes, et roule ma poule! me voilà équipée.

Cinq ans plus tard, le deuxième nain se présente, dans des conditions pro et perso pas tout à fait sereines, mais cette fois, j’étais déterminée à essayer. Et puis 60 millions de consommateurs a sorti sa grosse enquête révélant à quel point les industriels se contrefichent bien des produits chimiques qu’ils collent pendant un minimum de trois ans sur le derrière de nos bébés, nuit et jour.  C’est une chose d’avoir une impression que ce n’est pas tip-top, c’est une autre de le voir imprimé officiellement. Entre le fait que je sais désormais que les Pamprouts sont dans les marques les plus pourries, sur toute la ligne, et le fait que les couches qu’il y a eu sur mon séant ne disparaîtront que d’ici 170 ans minimum, et celles de mon premier nain, d’ici 200 ans environ, ça fait pencher la balance de plus en plus du côté des couches lavables (CL pour les initiés).Et puis entre-temps, j’avais rencontré des vrais gens qui avaient essayé, même si personne n’avait trouvé le temps de me montrer (les gens qui ont des bébés aiment faire genre qu’ils sont débordés alors qu’on sait très bien qu’ils enfilent des perles à longueur de journée. Et de nuit, d’ailleurs). Comme il existe 650 marques et modèles différents, j’étais complètement perdue, le cerveau de femme enceinte (aka Preggo Brain) n’aidant en rien.

Du coup, un jour, en errant chez Natureo (après avoir oublié ma liste de courses et essayant de retrouver ce dont j’avais besoin à la louche), je vois qu’ils vendent des couches lavables. J’en ai donc pris une, en me disant qu’on verrait bien. Il s’agissait d’une couche de la marque Hamac, dont je n’avais bien entendu jamais entendu parler, et ce fut le début d’une folle aventure, et le premier pas dans un monde fascinant et impitoyable.

 

La marque Hamac est la Rolls de la couche lavable.  Il s’agit d’une marque française, qui produit en France (cela dit, ils lancent également une gamme à destination des supermarchés, qui est produite principalement au Maroc, ce qui suscite pas mal de controverse chez les gens qui achetaient la marque pour acheter français…). Les couches sont jolies, fines – souvent les CL font des derrières énormes à nos bébés, ce qui peut poser des complications en matière d’habillement (on oublie les slims et on achète des pantalons une taille au-dessus) et très facile à utiliser. Elles existent en version « classiques » (une culotte avec nacelle étanche intégrée, dans laquelle on glisse un insert absorbant et un voile), et en version « T-Mac » (la culotte avec nacelle détachable). Il y a des coloris unis et des motifs, une gamme régulière et des éditions limitées. Les inserts peuvent être en coton bio ou en microfibre.

J’ai acheté mes premières Hamac chez Natureo, et sur le site de la marque, et j’ai mis les couches et les inserts sur ma liste de naissance, également (il faut compter 25-35€ par couche, et cela n’inclut pas les inserts, ni la nacelle si bébé est en T-Mac). Et je suis allée sur l’internet mondial, et sur Facebook, pour trouver des sites et des groupes qui pourraient me donner des conseils afin de me lancer dans l’aventure en douceur. J’y ai trouvé énormément de conseils, d’aide et d’entraide, de vidéos explicatives, et également le monde impitoyable mentionné ci-dessus. Figurez-vous qu’il y a un marché de l’occasion de dingue pour la marque Hamac, ce qui m’a permis de faire encore plus d’économies que prévu. En effet, pour un seul enfant, l’économie par rapport aux couches jetables est d’environ 900€. Ceci baisse bien entendu si vous les réutilisez pour un deuxième enfant, ou si, comme moi, vous revendez la taille du dessous pour vous équiper en taille du dessus. Etant donné que je n’ai pas acheté toutes les couches de base (taille S chez moi, je n’avais pas acheté de XS – pour les tout-petits bébés), la revente de ce lot m’a permis de financer la taille M. J’achète majoritairement neuf, et je revends sur un groupe Facebook, les Fanas de Hamac. Le groupe est top, plein de conseils et d’astuces, et permet l’achat et la revente des couches d’occasion, à bon prix si vos couches ont été bien entretenues. MAIS, comme c’est un groupe énorme (plus de 2700 personnes), on trouve des profils très variés, et certaines collectionneuses acharnées, à la recherche d’éditions limitées, qui parfois atteignent des prix incroyables quand on pense qu’il s’agit ni plus ni moins d’un réceptacle à merde, certes très joli dans certains cas, mais quand même. On assiste à des guerres intestines, des règlements de compte, des mamans qui se plaignent car elles n’arrivent pas à s’équiper car les collectionneuses raflent les lots pour obtenir une édition limitée rare, et revendent le reste en se faisant parfois une marge qui leur permettra de financer leur addiction…. Bref, là où on a un produit qui est censé représenter la décroissance et le retour à la simplicité, on voit les ravages de la société de consommation malgré tout!

Cette parenthèse refermée, ma conclusion après presque 20 mois désormais de CL, c’est que si j’avais su, j’aurais sauté le pas pour mon premier nain. En effet, c’est BEAUCOUP plus simple que ce que j’avais imaginé. Je fais une machine tous les 2-3 jours, mais de toute façon, avec un bébé, ça paraît un minimum. Il faut trouver son organisation, et surtout une bonne routine de lavage, car les inserts peuvent vite s’encrasser et dans ce cas, il y a fuites et odeurs assurées. Il fait un degré de moins dans une couche lavable que dans une couche jetable, ce qui n’est pas négligeable l’été ; elles ne gênent pas la motricité ou le développement, elles sont jolies, économiques et écologiques, que demande le peuple!

Et pour ceux et celles qui n’osent pas encore tout à fait se lancer, il existe des services de locations et nettoyage de couches, comme Ma Petite Couche. J’ai récemment interviewé le fondateur, Antoine de Chambost, qui vient d’emménager à Compiègne, pour un article qui paraîtra prochainement ici. Alors si vous avez un chantier bébé en vue, et comme tout le monde, vous voulez le meilleur pour vos enfants, cela vaut au moins le coup de se poser la question!

 

 

 

 

2 Replies to “Les couches lavables, mythes et ma réalité”

  1. Hâte de lire l’interview de Chambost !

    1. Ca vient, il est presque terminé!

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