Lulufripette, ou la fripe chic d’une chic fille de Compiègne qui avait décidé que « non » n’était pas une réponse acceptable.

Cet article a été rédigé en avril 2018 dans le cadre d’une collaboration avec un magazine digital, qui n’existe plus aujourd’hui.
Cependant, il y a eu beaucoup de changements dans l’aventure Lulufripette en 3 ans et demi, cet article sera donc suivi d’un article (ou deux) de mise à jour dans les semaines à venir.

 

Lulufripette, c’est Hélène, une fille ravissante et toute fine, avec un goût exquis et de la suite dans les idées.  Hélène, « vraie » Compiègnoise, voulait être ébéniste, mais elle était douée à l’école, alors elle a fait des études sérieuses.  Elle a fait des études de commerce, qu’elle a réussies mais dans lesquelles elle ne trouvait pas sa voie. Et puis un jour, son père lui parle d’une filière qui pourrait l’intéresser, une licence pro Commerce Antiquités et Brocante. Elle a déjà Bac + 5 mais qu’importe, elle s’engage dans la porte qui s’ouvre, et découvre un monde magique qui la fait rêver, avec de la céramique et des beaux objets et des techniques et matériaux nobles. Mais la vraie vie la rattrape, et elle décroche un super poste dans le secteur bancaire. Il faut bien vivre, et puis elle a déjà un enfant, et puis ensuite elle suit son mari aux Etats-Unis, où ils ont un deuxième enfant. La parenthèse américaine arrive à sa fin, et ils rentrent à Compiègne, où Hélène souhaitait revenir, dans la ville de son enfance. Elle reprend son poste à la banque, en région parisienne, mais la naissance de son troisième enfant lui fait décider de réduire son temps de travail, et aussi de revenir à ses rêves.

Alors elle décide de lancer Lulufripette, en vendant des vêtements d’occasion de belle facture, pour enfant et pour femme. Elle réfléchit à la forme qu’elle souhaite donner au projet, et envisage l’ouverture d’un Fashion Truck, sur le concept du Food Truck, projet super funky mais qui ne tiendra pas forcément la route. Hélène n’a pas qu’un joli visage avec des rêves plein la tête, elle a également une tête bien faite et un sens des réalités qui s’appuie sur les fameuses études sérieuses faites après le Bac. Alors, prudente, elle décide de tester son concept de Lulufripette en commençant par un emplacement sur le marché. Et quelle aventure ! Il faut, pendant deux ans, braver les éléments, dompter les portants qui sont possédés et rebelles, affronter les regards sceptiques des « vrais » vendeurs de marché, et surtout voir s’il y a une clientèle pour ses jolis vêtements chinés avec persévérance et motivation. Et la clientèle est là. Elle est composée d’un mélange hirsute de mamies nostalgiques, qui retrouvent des vêtements faits main comme ceux qu’elles portaient enfants, ou des styles dont elles ont paré leurs propres enfants, des gens qui cherchent à réduire leur budget vestimentaire faute de moyens, des écolos qui veulent sauver le monde et contribuer au recyclage des vêtements, et puis aussi des gens qui trouvent que tout est beau sur son stand.

Forte désormais de la certitude que son concept plaît, et pas qu’à une poignée de proches, elle décide de se mettre à la recherche d’un local dans le centre-ville de Compiègne, pour que Lulufripette pose ses cartons et ses portants, et se mette à l’abri pour accueillir les Compiégnois. Mais c’est que ce n’est pas si simple, finalement, de trouver un local, dans un centre-ville où pourtant tant de vitrines sont closes. Pendant un an, Hélène essuie refus sur refus, les propriétaires semblent peu intéressés à l’idée de louer leurs biens, et la boutique Lulufripette semble vouée à rester un rêve.  Mais c’est compter sans l’obstination d’Hélène, qui ne baisse pas les bras. Elle continue de frapper aux différentes portes fermées et ne se laisse pas abattre. Un jour, elle passe devant une vitrine close rue de Pierrefonds, qui n’a pas de numéro d’agence sur la fenêtre, mais tant pis, elle tente le coup. Elle contacte les propriétaires et leur demande s’ils veulent bien lui donner sa chance. Et là, tout s’enchaîne très vite. Les propriétaires acceptent de la rencontrer, de lui faire visiter le local, qui est comme dans le conte de Boucles d’Or et les Trois Ours, ni trop grand, ni trop petit, parfaitement adapté à la taille de Lulufripette, et donnent leur accord. Le bail est signé, et Hélène ouvre sa boutique le samedi 7 avril 2018, enfin !

Depuis, elle déballe ses cartons, réorganise frénétiquement sa vie de famille pour s’adapter aux nouveaux horaires, repasse les vêtements et les dispose dans les portants et les étagères, décore la boutique, et accueille les clients qui bravent les averses pour venir chercher de jolies robes en Liberty pour se convaincre que le printemps est au coin de la rue, dans la rue de Lulufripette en fait.

3 Replies to “Lulufripette, ou la fripe chic d’une chic fille de Compiègne qui avait décidé que « non » n’était pas une réponse acceptable.”

  1. Nostalgique de Lulufripette… Et hâte de découvrir la nouvelle boutique quand j’arriverai à revenir à Compiègne !

    1. Article sur la nouvelle boutique prévu sous peu!

  2. […] vous avais déjà parlé de Lulufripette, il y a des années-lumière. Mais en déterrant cet article l’autre jour, je me suis dit […]

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